féminité qui es-tu ?

Réponse par le rêve d’une femme :

Dans le rêve ci-dessous, la femme parle calmement, elle pose les choses simplement, d’un ton neutre, sans colère :

Je suis dans une pièce avec un homme assis que je connais mais, au réveil, impossible de me rappeler qui c’est. Je suis assise à côté de lui et nous discutons. Derrière lui, il y a une femme indistincte. Mon compagnon est un peu plus loin, debout.

Avec l’homme je parle du respect vers la femme : « les hommes veulent toujours pénétrer la femme, c’est leur pulsion primaire,  mais se sont-ils une fois mis à la place de la femme pour sentir ce qu’elle ressent ? Elle accueille l’homme, son sexe, au plus profond, plus intime d’elle. Mais, au-delà, il y a tout le corps, l’énergie de l’homme avec ses peurs, ses manques, son histoire, ses problèmes. Elle accueille l’homme mais aussi le petit garçon, l’ado et l’adulte avec ses blessures. Et quand vous déversez votre semence, que la graine prend, c’est elle qui subit les nausées, les fatigues, les douleurs.

Pensez-vous à tout cela quand vous voulez assouvir votre pulsion de pénétrer ? »

L’homme est bouleversé, il se met à pleurer. J’ajoute : « ne croyez pas que c’est parce que vous arrivez à pleurer que vous laissez s’exprimer votre féminité. La féminité c’est la capacité d’accueillir l’autre dans son entièreté et de le respecter. Quand les hommes entrent dans un temple, une église ou une mosquée, ils se découvrent, ôtent leurs chaussures, se lavent. Ils entrent avec respect.

Les femmes vous demandent d’avoir le même respect pour leur corps, le temple de la vie.

Merci pour elles. »

Interprétation : C’est fabuleux d’énoncer clairement, la femme n’est pas dans la revendication féministe, c’est un peu une parole de sage, elle pose une vérité ontologique. Il y a l’idée d’harmoniser les choses. Tout le rêve vient nommer le profond respect pour la féminité en disant : «mesurez ce qu’est le déni du féminin, mesurez vraiment ce qu’est l’accueil !  Cela ne demande pas une énergie fabuleuse, entrez avec respect dans ce temple. »

Cela vaut pour l’animus  (le masculin de la femme). La difficulté en humanité, même pour la femme, c’est cette capacité à pouvoir dire et nommer ce que l’on ressent à être pénétrée. L’animus est là pour nous défendre.

Là, il s’agit de l’animus de cœur, l’ami intime, celui avec qui elle entre en dialogue, qui est dans la relation. Il peut entendre qu’il est dans l’illusion d’être dans la féminité (parce qu’il pleure) alors qu’il est dans la séduction pour prendre. Il pense être dans la relation alors qu’il veut mettre la femme dans son lit. Par le passé, la rêveuse est allée au contact de ce masculin qui est en train de se bercer avec de l’illusion.

Là les mots sont extrêmement justes : « la féminité c’est quelque chose que tu ne soupçonnes même pas tellement c’est en dehors de ce que tu peux imaginer. La féminité, quand elle accueille dans son corps, c’est un puits sans fond, elle accueille, elle accueille. Elle intériorise, elle métabolise quelque chose des blessures de l’humanité. Quand tu pleures, tu touches ta propre blessure mais pas celle de la féminité. »

C’est difficile de pouvoir en témoigner c’est pour ça que les femmes finissent par se taire. Certains silences sont plus parlants. Le silence, par définition, c’est la féminité qui laisse l’espace à l’autre. C’est un espace plus grand que la parole, cet espace masculin qui vient remplir du vide.

Le rêve vient amplifier, magnifier cela : la femme c’est le temple.

L’animus de la femme en général se comporte ainsi. C’est puissant de pouvoir le conscientiser. Dans le rêve, le compagnon de la rêveuse est là et peut-être que ça interpénètre dans leurs inconscients.

Le côté masculin, dans sa pulsion de pénétrer, a aussi la pulsion de pénétrer le territoire de l’autre. C’est puissant dans la psyché car s’il ne conscientise pas l’autre il est destructeur de fait.

C’est important dans le rêve que ce masculin soit touché par ce que la femme dit. Mais cela n’empêche pas qu’elle soit obligée de lui dire : « la féminité, c’est encore plus puissant que ce que tu imagines ! » Le chemin de l’animus est d’intégrer toutes les dimensions.

Il pleure quand elle lui dit « pensez-vous à tout cela ? », il est touché dans son instinct, dans sa pulsion de pénétrer.  Pouvoir apprivoiser sa féminité c’est accepter d’être pénétré par l’autre psychiquement, accepter d’abandonner une représentation du masculin.

C’est fort de pouvoir dire « mon corps est un temple ». Il y a un dégagement par rapport au formatage. La féminité, c’est être ouverte à l’esprit de l’autre mais, il y a aussi la notion de dialogue avec le corps et la notion de profond respect. C’est un temple, c’est sacré, c’est spirituel. La rencontre sexuelle est un mariage sacré.

Même s’il s’agit de projections, il y a une volonté de la féminité que les choses soient justes. La féminité ouverte à l’extrême ça fait très peur. La richesse de ce rêve c’est que, lorsque la rêveuse parle de l’intérieur du temple, elle ne peut pas être dans la revendication.

Qui sommes-nous vraiment ? Nous sommes des temples.

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